vendredi 4 janvier 2019

Semaine 11. Sensibles – et alors quoi?


Vue l’incertitude, où tirer la ligne?

6 commentaires:

  1. Birch 2017

    Selon le principe BAR de Birch, nous devrions protéger toutes les espèces animales d’un ordre donné lorsqu’il existe une preuve scientifique crédible supportant le ressenti dans une seule espèce de cet ordre. Toutefois, un ordre peut contenir de nombreuses espèces (p.ex l’ordre des crustacés décapodes contient 15 000 espèces). Il m’apparaît ainsi que le critère de preuve du ressenti chez une seule espèce pour protéger l’ordre est assez minimal. Je me demande si un biais de recherche en ressenti animal existe, de telle sorte qu’on a tendance à étudier les espèces les plus intelligentes chez lesquelles on s’attend à retrouver des comportements et des systèmes nerveux complexes. Ce biais pourrait favoriser l’application de protection légale à un ordre d’animaux dont seulement une ou quelques espèces répondent aux critères du BAR. Est-ce que la ressemblance entre les membres d’un ordre est-elle que l’on puisse appliquer ce raisonnement?

    Aussi, l’article de Birch demeure assez flou sur ce que devraient être les mesures légales de protection des espèces. On mentionne seulement que les mesures devront viser à prévenir les conséquences négatives et sérieuses aux animaux, et ce de façon efficace (cost-effective). Birch mentionne également que les actions devraient être prise rapidement, et ce sans soupeser les pours et les contres des décisions légales (p.4 premier paragraphe). Toutefois, je crois qu’il est important de prendre ce temps, car d’autres buts (par exemple la recherche médicale effectuée grâce aux animaux) peuvent compétitionner avec la cause du bien-être animal et influencer les décisions à prendre. Dans le but d’optimiser l’impact de nos décisions politiques sur l’ensemble de nos société, je crois que nous devrions prendre le temps de considérer ces facteurs.

    Finalement, je crois que la distinction entre ressenti en tant que « phenomenal consciousness », vs ses composantes (ressenti avec valence appétitive ou aversive) qu’a fait Birch est importante (p.2, dernier paragraphe). La présence d’une ressenti tout court, vs la présence d’un ressenti pour les expériences aversives, est une distinction importante lorsqu’il s’agit de prendre des décisions légales sur le bien-être animal. Est-il possible de les dissocier ?

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    1. Mon commentaire est en lien avec ton 2e point @David.

      Ng, Yew-Kwang (2017) Justifying the precautionary principle with expected net-welfare maximization. Animal Sentience 16(12)

      Dans son commentaire, Ng (2017) répond à l’affirmation de Birch (2017) au sujet du calcul des coûts et des bénéfices de nos actions sur les animaux : « if one feels that it is never appropriate to act without weighing expected costs against expected benefits, then one will be led to reject the precautionary principle ». Ng établit que le principe de précaution et le principe de maximisation du bien-être/bénéfice ne sont pas en contradiction et qu’ils doivent être utilisés de pair. Ainsi, il est important de peser les pour et les contre puisque c’est ce qui justifie le principe de précaution : minimiser les torts et maximiser les bénéfices pour le bien-être animal.

      L’auteur propose ensuite que la barre d’évidences soit mobile et dépende de la gravité des conséquences qui peuvent survenir : « we should have different degrees of precaution, depending on the expected benefit-to-cost ratios; the higher the ratio, the higher the justified degree of precaution. […] the height of the evidential bar should depend on how bad the outcome would be (relative to the cost of prevention) » (Ng, 2017). Cette proposition se veut une solution pour les espèces chez qui les preuves scientifiques sont difficiles à obtenir selon les critères de Birch (« statistically significant evidence, obtained by experiments that meet normal scientific standards, of the presence of at least one credible indicator of sentience in at least one species of that order »), mais pour qui le ratio des coûts-bénéfices est élevé.

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    2. 1. L’ordre: Le principe de la précaution concerne le ressenti (la souffrance) pas l’intelligence. Il peut y avoir des différences d’intelligence (capacité à agir) entre les espèces membres su même ordre, mais crois tu qu’il peut y avoir des différences en présence/absence du ressenti? (Je reviendrai plus bas au ressenti positif vs. négatif.

      2. Oui, quand il y a conflit d’intérêts vitaux entre les êtres sensibles, c’est compliqué, parfois tragique. Mais quand c’est les intérêts vitaux contre les intérêts économiques? Attention pour ne pas tomber dans l’utilitarisme mécanique.

      3. Oui, c’est juste le ressenti négatif (douleur, souffrance) qui est pertinent à l’éthique. Mais est-ce concevable qu’il y ait une espèce qui n’ait que le ressenti positif? On n’a pas d’explication causale de ressenti, mais on sait que le ressenti négatif est corrélé avec le fonctions importantes et urgentes: éviter et s’échapper des dommages physiques.

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  2. Birch tente d’établir un nouveau principe de précaution concernant le ressenti chez les animaux. Son texte présente efficacement les réponses aux contre-arguments s’opposant à la reconnaissance du ressenti chez les céphalopodes. Les critères qu’il établit pour admettre le ressenti sont ceux-ci : « Particularly important indicators include the self- delivery of analgesics, whereby the animal learns to administer pain relief drugs such as opioids in an operant-conditioning setup; motivational trade-offs, whereby the animal behaves as if weighing its preference to avoid a noxious stimulus against other preferences; and conditioned place avoidance, whereby the animal learns to avoid locations at which it previously encountered noxious stimuli. »L’auteur écrit aussi : « applying the precautionary principle does not imply that one’s methodological standards should be lowered, or that purely anecdotal evidence should be considered admissible. »

    Son texte aurait été plus fort s’il nous expliquait plus précisément pourquoi et en quoi les critères dont il parle excluent certains mollusques et arthropodes, afin que l’on comprenne plus clairement cette limite qu’il tente d’établir au principe de précaution, qui, à la base, se veut généreux., et surtout afin de mieux saisir l’inclusion qu’il souhaite faire de certains céphalopodes.

    Il écrit aussi finalement : « More pressingly, however, there is a need for similar lists with respect to other dimensions of subjective experience, such as suffering, anxiety and fear ». En effet, il est important de séparer le ressenti en général, du ressenti de la douleur et de celui d’autres types de souffrances.

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    1. En effet, Birch n'a pas expliqué pourquoi il n'inclut pas certains mollusques et arthropodes. Je crois qu'il n'exclut pas mais (selon sa connaissance de la littérature) il croit que le seuil d'épreuve n'est pas encore atteint.

      Ça va sans dire que le principe de la précaution concerne toute sorte de souffrance, pas juste la douleur périphérique.

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  3. Lise
    Birch nous expose l’idée qu’un organisme est sensible en s’inspirant de la définition des philosophes qui la définissent par le bien-être et l’éthique animal, alors que la science se réfère spécifiquement à des ressentis avec une qualité attrayante ou une antipathique, comme les expériences de la douleur, la souffrance, le plaisir, la frustration, l’anxiété, la peur, le bonheur et la joie.
    L’auteur suggère l’exécution dans le but de limiter le nombre d’animaux sur une réserve par exemple, soit pour mieux interprété l’élaboration d’un rapport correctement lié au contenu et à la mise en œuvre du droit de la protection des animaux. Autrement dit,un principe de précaution qui vise à éviter toute souffrance envers une espèce dont le ressenti n’est pas remis en cause.
    Toutefois, ce qui est nécessaire de retenir est qu’un autre type de «remplacement» est possible :
    Le remplacement d’une façon grossière et problématique (c.-à-d., en laissant intentionnellement des animaux «inférieurs» potentiellement sensibles hors du champ d’application de la protection des animaux) par un structure d’incitation plus sophistiquée.Exemple: La différence entre les plantes et les animaux c’est le ressenti-c’est pourquoi il hiérarchie les animaux
    Cette structure plus sophistiquée devrait être fondée sur le principe selon lequel, bien que tous les animaux qui satisfont à la Loi sur le barreau soient protégés par la législation. Il convient que la protection soit plus lourde pour certaines condamnation que d’autres.
    En somme,en construisant un cadre plus fixe sur l’importance de la non-souffrance,cette dernière constitue alors une preuve à exposer au tribunal.Cependant,Birch déplore lui-même,qu’il n’a pas cherché à examiner, de manière systématique, les ordonnances qui méritent une documentation plus approfondie.

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