vendredi 4 janvier 2019

Semaine 7. Les vertébrés marins: toujours sensibles? Le débat II:


Mais avec davantage d’information et d’expérience…

7 commentaires:

  1. À l’instar de Stauffer (2017), je suis d’avis que la position de Balcombe dans son article dans Animal Sentience (2016), bien qu’intéressante, est un peu trop anthropomorphique. Balcombe interprète plusieurs comportements chez les poissons comme étant sous-tendus par des mécanismes plus complexes et anthropoïdes qu’ils ne le sont probablement. Stauffer dit : « There are several places in the text where in my opinion, Balcombe is a tad too anthropomorphic. For example, he opines that the inability of certain flounders to effectively mimic their surroundings when their eye is not functional “… hints at some level of conscious control …” when in fact it may be a feedback system involving nerve impulses between the eye and chromatophores (p. 26). »

    Deux autres exemples d’anthropomorphisme sont à mon avis lorsque : 1) Balcombe propose que les poissons peuvent inférer qu’un poisson A, plus dominant que B, qui est à son tour plus dominant que C, sera donc plus dominant que le poisson C (A>B>C donc A>C). Cette formulation d’idée suggère que les poissons peuvent faire des inférences logiques, alors qu’il ne pourrait s’agir que d’une peur ressentie proportionnelle avec le niveau de dominance des autres poissons (Peur A > C, ce qui se reflète dans le comportement) ; 2) Balcombe mentionne que les poissons « clients » des poissons-nettoyeurs observent la performance des individus nettoyeurs, et se font des appréciations de leur performance. Les poissons-clients visitent les meilleurs nettoyeurs pour cette raison. Encore une fois, l’hypothèse d’une activation amygdalienne (ou peur) plus prononcée envers les poissons-nettoyeurs qui ont mal performé (ou mordu, ou blessé le client) serait à mon avis plus réaliste.

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    1. Je suis d'accord que parfois, Balcombe anthropomorphisme certains comportements observés chez les poissons. Par contre, je crois que le but de cette interprétation est de montrer la ressemblance entre les comportements des poissons et ceux des autres vertébrés, spécifiquement les mammifères, puisqu'il est plus facile par la suite de comprendre que les poissons ressentent et ont des capacités cognitives impressionnantes. L'anthropomorphisme est utilisé ici comme outil pour mieux comprendre le comportement des poissons, à mon avis.

      Ensuite, même s'il s'agit d'un ressenti de peur proportionnellement associé au niveau de dominance des individus A, B et C, les poissons arrivent tout de même à traiter et comparer ce ressenti pour identifier que A>C.

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    2. Oui, Balcombe anthropomorphise un peu, mais notez que c'est concernant le contenu du ressenti (ce que les poissons pensent, croient) mais pas concernant le ressenti tout court (comme le fait Brian Key)

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  2. Lise-
    À travers le texte In praise of fishes , Jonathan Balcombe nous informe que les poissons ont des capacités perceptuelles, cognitives, émotionnelles et sociales sophistiquées qui, dans certains cas, rivalisent avec celles des vertébrés le plus vanté: le primate. De plus, c’est une espèce qu’on exploite le plus malgré que les preuves scientifiques accumulées concernant les qualités perceptuelles, cognitives et émotionnelles des poissons permettent de conclure avec force qu’il s’agit d’individus autonomes dotés d’un esprit propre.
    Son expérience m’a poussée à me poser les questions suivantes :
    Est-ce-que la lidocaïne est un dérivé de la cocaïne ?
    Est-ce-que les poissons sont capables de détecter une substance additive comme l’analgésique qui est un lidocaïne ( anesthésique - Engourdir la peau ) et choisisse de ne pas être dépendant en choisissant l’eau stérile ?
    Néanmoins , il y a des efforts visant à tuer les poissons de manière moins inhumaine sont progressivement adoptés, en particulier dans certaines parties de l'Europe. En Norvège, par exemple, l'utilisation de l'étourdissement au dioxyde de carbone a été interdite en 2010; mais les méthodes de remplacement - généralement l'électricité ou un coup porté à la tête - ne sont guère des exemples de manipulation humain.

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    1. La lidocaïne est un analgésique local. Son mode d'action est de bloquer le signal de douleur à sa source (p.ex une brûlure sur la main), ce qui l'empêche de se rendre au système nerveux central (SNC). L'activité du SNC n'est donc pas altérée par la lidocaïne (sauf si injection intraveineuse). Pour cette raison, je crois que c'est très peu probable de devenir physiquement dépendant à cette substance. Selon ce que j'ai compris du texte, la raison pour laquelle les poissons préfèrent rester dans le milieu enrichi (plus beau visuellement) est parce que la lidocaïne ne leur apporte rien de positif (pas d'analgésie ni de sédation), donc ils conservent leur préférence initiale envers un milieu plus naturel en apparence.

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  3. L’article de Bathcombe fait état de plusieurs capacités des poissons, entre autres leur capacité de communiquer par sons, celle d’entendre les ultra-sons, celle de détecter des champs géomagnétiques. De plus, il semble qu’ils puissent avoir des liens émotionnels avec leur caregiver et aussi qu’ils puissent faire preuve d’une forme de créativité : « the mental capacities of a chondrichthyan, includ(e) cognition, flexibility, innovation, and determination. » Certaines de ces capacités sont plus performantes que les grands singes et d’autres n’existent tout simplement pas chez l’être humain (détection géomagnétique, ultra-sons). Ces informations sont intéressantes afin de nous rappeler à quel point l’être humain ne peut se considérer comme supérieur aux êtres vivants.

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    1. La question de la « supériorité » est controversé. Voir:

      Chapman, Colin A. and Huffman, Michael A. (2018) Why do we want to think humans are different? Animal Sentience 23(1) et la cinquantaine de commentaires qui l'accompagnent!

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